Lu sur le site "Club Nouvelles Clés". Très intéressant.
A lire, si vous avez le temps et l'envie...
« Aujourd’hui, partout dans le monde des chercheurs en psychologie, en neurologie, en éthologie, en écologie, en économie, ou en sciences de l’évolution, affirment, de plus en plus clairement, que l’altruisme, la coopération, la solidarité, bref l’amour, est au cœur du vivant et que nous devons favoriser son expansion dans la société. Si cela s’impose plus que jamais, c’est que nous sommes entrés dans l’anthropocène, c’est-à-dire dans une ère géologique dont l’humanité est l’acteur n°1. Désormais, le sort de la biosphère elle-même, donc des générations futures, se trouve entre nos mains. S’en sortir sans altruisme est devenu impossible. L’altruisme et l’égoïsme sont au cœur de la question écologique. Pour clarifier les motivations altruistes, l’expérimentation scientifique a été nécessaire. Aujourd’hui, nous avons la preuve mathématique, ou plutôt statistique, qu’un égoïste absolu tomberait malade et mourrait de solitude, après avoir rendu son entourage malheureux.
À quelle définition de l’amour cela nous mène-t-il ? Les émotions positives, telles que le contentement, la gratitude, l’émerveillement, l’enthousiasme, l’inspiration et l’amour ne procèdent pas simplement d’une absence d’émotions négatives : l’amour est bien plus qu’une absence de haine. L’amour n’est pas non plus réductible au coup de foudre romantique. L’amour exige que l’on passe à un stade plus constructif. C’est un exercice permanent au fil de la journée, une répétition constante d’une « résonance positive » avec l’autre, une l’attention portée à ses besoins réels, un renouvellement incessant du désir de l’aider à les satisfaire. C’est ça, aimer !
N’aimons-nous pas trop mal ou trop peu ? Bien sur. Comment aimer davantage et mieux ? Pour la plupart d’entre nous, il est naturel de se montrer sincèrement bienveillant à l’égard d’un être cher ou de toute personne bien intentionnée à notre égard. Mais il semble a priori plus difficile d’étendre cette bienveillance à de nombreux individus et, tout particulièrement à ceux qui nous traitent mal. Il faut bien sûr être réaliste : on ne peut concrètement manifester de la même manière son affection et son amour à tous les êtres vivants. Il est normal que les effets de notre amour concernent certaines personnes plus que d’autres. Toutefois, une relation particulière avec un compagnon ou une compagne n’a aucune raison de limiter l’amour et la compassion que l’on peut ressentir pour tous les êtres. Cette limitation, lorsqu’elle se produit, s’appelle attachement. Celui-ci est nuisible dans la mesure où il restreint inutilement le champ de l’amour altruiste. Le soleil ne rayonne plus dans toutes les directions, il ne reste plus qu’un mince faisceau de lumière. Cet attachement est source de souffrance, car l’amour égocentrique se heurte constamment aux barrières qu’il a lui-même érigées. Le désir possessif et exclusif, l’obsession et la jalousie n’ont en effet de sens que dans l’univers clos de l’attachement. L’amour altruiste est l’expression la plus élevée de la nature humaine, tant que cette nature n’est pas viciée, obscurcie et distordue par les manipulations de l’ego. L’amour altruiste ouvre une porte intérieure qui rend inopérant le sentiment de l’importance de soi, donc la peur ; il nous permet de donner avec joie et de recevoir avec gratitude. »
(Source :
Nouvelles Clés)