Cet après-midi, comme chaque année à la même époque, j'ai revêtu mon habit de guichetière pour accueillir le public venant assister à la pièce de théâtre jouée par la troupe du petit village où je vis. Une troupe qui existe depuis 63 ans, nombreux comédiens se sont succédé sur les planches. Cette troupe a un succès grandissant, puisque sept représentations ont lieu maintenant, et il faut le préciser, à guichet fermé. J'avais écrit un billet à ce sujet il y a trois ans. Si vous voulez le relire ou le découvrir, cliquez
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Mais sur le billet de ce soir, je veux vous parler d'autre chose. Cet après-midi, une famille est arrivée, des grands-parents avec leurs enfants et petits-enfants. Le grand-père faisait partie de la troupe il y a quelques années, et lors des voyages organisées par celle-ci, il venait accompagné de sa dame. Une petite dame tout à fait charmante, discrète, souriante, une petite dame que j'aimais beaucoup. Tous les deux ont vieilli. Lui reste dorénavant près de sa femme, celle-ci ayant des problèmes de santé. Elle ne peut rester toute seule, étant sujette régulièrement à de petits malaises. Cet après-midi, donc, ils sont passés au guichet. Je l'ai vue. Elle m'a regardée, souriante, mais le regard un peu perdu. Je lui ai dit bonjour, elle m'a reconnue, je l'ai embrassée. Si je n'avais pas eu cette fichue retenue, et puis elle n'en avait peut-être pas envie, mais j'aurais eu envie de la prendre dans mes bras. Elle paraissait tellement petite et fragile. Elle m'a profondément émue. Lorsque tous deux étaient encore alertes, et qu'ils venaient faire les voyages avec nous, j'aimais beaucoup discuter avec elle, elle était vraiment intéressante et agréable. Et puis, elle était la gentillesse même. De la voir maintenant, si fragile, si petite, si menue, cela m'a fait quelque chose. J'aurais vraiment eu envie de la prendre dans mes bras...
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